Chaque année, les baha’is du monde et donc également de Chambéry fêtent la naissance de leur religion en célébrant le Festival de Ridvan .
Cette période qui dure 12 jours entre le 20 avril et le 2 mai (selon calendrier en cours) commémore le moment où en 1863, Bahá’u’lláh décida que le temps était venu d’informer certains membres de son entourage de la mission dont il avait été investi dans l’obscurité du Sìyàh-Chàl, la sinistre prison-cachot de Téhéran.
Durant ces 12 jours, les baha’is commémorent 3 jours saints : le 1er jour, le 9ème jour et le 12ème jour.
C’est aussi à cette date que se tiennent les élections de l’Assemblée Spirituelle Locale
C’est l’occasion pour la communauté de se réunir avec leurs amis pour fêter cette déclaration.
La Déclaration de Ridván
Cette décision coïncida avec une nouvelle étape de la campagne d’opposition menée avec constance par le clergé chiite et les représentants du gouvernement persan, qui firent pression pour que les autorités ottomanes éloignent à nouveau Bahá’u’lláh de Bagdad, trop proche de la Perse.
Finalement, les autorités turques cédèrent aux pressions et invitèrent l’exilé à s’installer en qualité d’hôte à Constantinople, la capitale de l’Empire ottoman.

Dans la petite communauté d’exilés, de plus en plus de personnes étaient arrivées à la conclusion que Bahá’u’lláh ne parlait pas seulement comme un défenseur de la cause du Báb, mais bien au nom de cette Cause plus élevée, dont celui- ci avait annoncé l’imminence.
Cette conviction se confirma, à la fin du mois d’avril 1863, lorsqu’à la veille de son exil vers Constantinople, Bahá’u’lláh rassembla certains de ses compagnons dans un jardin auquel on attribua plus tard le nom de Ridván – ce qui signifie Paradis– et leur révéla les fondements de sa mission.
Ces 12 jours, actuellement fêtés par les bahá’is du monde entier sous le nom de « Fêtes de Ridván » se déroulent du 20 avril au 2 mai inclus, selon calendrier en cours.
Les circonstances précises qui entourent cette déclaration ne sont pas connues avec exactitude. Pour saisir la nature de cette déclaration, il faut se référer aux nombreuses allusions que Bahá’u’lláh y fit par la suite, dans ses écrits :
« Le dessein caché de toute la création s ’accomplit en ce jour le plus sublime, le plus saint, le jour connu comme le jour de Dieu dans ses livres et ses Ecrits ; le jour dont tous les prophètes, les élus et les saints ont souhaité être les témoins »
« Voici le jour où l’humanité peut contempler le visage et entendre la voix du Promis de Dieu. L’appel du Tout-Puissant s’est fait entendre et la lumière de Son visage s’est levée sur les hommes. Il convient à chaque homme d’effacer de la tablette de son cœur toute trace de vaine parole, et de considérer d’un esprit ouvert et exempt de préjugés les signes de Sa révélation, les preuves de Sa mission et les signes de Sa gloire. »

Les conditions du départ de Bahá’u’lláh de Bagdad illustrent avec force le pouvoir de ces principes. Un cercle d’exilés, dont l’arrivée dans la région avait suscité suspicion et aversion, était devenu en quelques années un des pôles les plus respectés et les plus influents de la société.
Ils subvenaient à leurs besoins grâce à un commerce florissant, étaient admirés pour leur générosité et l’intégrité de leur conduite, et les sinistres allégations de fanatisme et de violence, assidûment propagées par le clergé chiite et par les officiels consulaires persans, avaient perdu prise sur l’opinion.

Lorsque le 3 mai 1863, Bahá’u’lláh quitta Bagdad à cheval, en compagnie de sa famille et de quelques compagnons autorisés à le suivre à Constantinople, il était devenu un personnage populaire et adulé. Dans les jours précédant ses adieux, un flot de notables, dont le gouverneur de la province en personne, s’était déplacé pour lui rendre hommage dans les jardins où il avait provisoirement pris ses quartiers ; beaucoup venaient de très loin.
Des témoins de ce départ ont relaté en termes émouvants les acclamations qui l’accompagnaient, les larmes du public et le souci des autorités ottomanes et des personnalités civiles d’honorer leur hôte.